En mai 2024, Nadège Coste – metteure en scène de la compagnie des 4 coins – définissait, dans l’oeuvre de Michel Simonot et la création du diptyque #NEVOUSDÉTOURNEZPAS composé de Traverser la cendre & Même Arrachée son geste de mettre en scène : le théâtre qu’elle défend ne représente pas, il montre par ce qu’il dit. 

Traverser la cendre poursuit sa route cette saison. En Grand Est au TAPS de Strasbourg et à l’Espace Koltès de Metz puis en Occitanie, à l’Archipel de Perpignan et à la Baignoire de Montpellier. Son théâtre nous donne la force de ne plus avoir peur de notre peur. Traverser la cendre est une tentative, à chaque fois. Un rappel qu’il faut sortir de sa torpeur… et résister.

Après sa rencontre avec Laëtitia Pitz de Roland Furieux pour la création de Traverser la cendre, cette saison ce sera avec Coralie Leblan de la Compagnie Les Moitiés sont des Tiers qu’elle collaborera. Elle donnera voix et corps à Sacha, une jeune fille qui apprend à se dévoiler, la prochaine création de la compagnie ICEBERGS (titre provisoire) de Céline Bernard/

Ce spectacle dialogue avec la jeunesse (dès 10 ans). C’est elle qui impulse le point de départ : l’Iceberg. Il semble parfois difficile, même aux  adultes, d’oser être, d’oser dire, d’affirmer sa singularité, de partager ses doutes, ses rêves, ses peurs, ses désirs.

Ici, spectateurs et spectatrices, rencontreront l’intériorité de Sacha, seront témoins de ce qui se passe à l’intérieur d’elle, de ce qu’elle traverse lorsqu’elle interagit avec les autres (sa mère, ses ami.es, ses professeur.es, etc.), de ce qu’elle arrive à dire, de ce qu’elle ne parvient pas à faire émerger. 

Cet été, en compagnie de Nadège, j’ai rencontré de nombreuses représentations de Sacha au Musée de l’Orangerie à Paris dans l’exposition Dans le Flou, une autre vision de l’art de 1945 à nos jours. Je repense instantanément à Six Seconds d’Alfredo Jaar ou bien La Voilette de Georges Seurat.

D’abord défini comme perte par rapport au net, le flou se révèle le moyen privilégié d’expression d’un monde où l’instabilité règne et où la visibilité s’est brouillée.

L’instabilité, ne serait-ce pas la définition de notre intériorité ?

Cette saison, à la Maison des Arts de Lingolsheim, à l’Agora à Metz et au Centre Pompidou Metz, accompagnée une seconde fois de Gilles Sornette de la Compagnie Horspiël pour la création sonore live, d’Emmanuel Nourdin à la création lumière et  de Loïc Depierreuxd’Hama le Castor Production, Nadège poursuivra ses recherches pour aboutir à une création en janvier 2027.

Elle continuera à dialoguer avec la jeunesse en résidant une année dans une école messine avec le soutien de La Ville de Metz. Les deux saisons passées, elle  rencontrait les écoliers de Kingersheim grâce à l’accueil de Marie Normand directrice du Créa et son équipe qui nous accompagnent dans cette création. C’est l’occasion ici de remercier Sylvie Pellegrini – comédienne et metteure en scène, qui collabore étroitement avec Nadège dans son dialogue avec la jeunesse.

Ce lien avec la jeunesse se poursuivra dans les collèges puisque Pépites de Marion Bonneau poursuivra sa route dans les collèges du Grand Est. C’est sous l’impulsion de Julia Vidit – directrice du Théâtre de la Manufacture – CDN Nancy Lorraine et son équipe qu’elle a créé le spectacle la saison dernière en compagnie de Suzie Colin et Baptiste Delon pour incarner Mia et Léo et Sylvie Pellegrini.

Ce spectacle est l’occasion pour elle de poursuivre sa collaboration avec Grégory Alliot – danseur contemporain et chorégraphe avec qui elle a engagé, depuis la création de Quelqu’un manque d’Emmanuel Darley en 2012, une recherche autour de la direction d’acteurs, en plaçant la danse contemporaine, comme levier sensible pour porter à la scène les écritures théâtrales actuelles. Ensemble, ils cherchent à dire en corps.

Cette saison sera également l’occasion pour la compagnie de de poursuivre sa collaboration avec Scènes & Territoires et son équipe dont Alexandre Birker qui en est le directeur. En juin 2026, un spectacle naîtra d’une commande d’écriture passée à deux auteurs choisis par un comité de sélection composé de deux classes de quatrième des Collèges de Réhon et de Colombey-les-belles sous l’impulsion du Conseil Départemental de Meurthe et Moselle.

Bien évidemment, l’ensemble de nos projets n’existeraient pas sans les soutiens de la DRAC Grand Est, la Région Grand Est, le Conseil Départemental de la Moselle, le Conseil Départemental de Meurthe et  Moselle, la Ville de Metz. Sans les personnes qui œuvrent, chaque année, pour nous permettre de rencontrer les différents publics : 

les professeur.es des écoles, des collèges, des lycées ;

les référent.es culturels des établissements scolaires, les chargé.es de Mission de l’Académie Nancy-Metz et son Rectorat ;

les chargé.es des relations avec les publics des différentes structures culturelles partenaires ;

les coordinateur.ices des structures partenaires telles que les Missions Locales, les périscolaires, les MJC, les FEP, les Associations, les Centres Sociaux et Culturels ; 

les directeur.ices de l’ensemble des structures partenaires qui nous accompagnent ;

les publics plus largement.

Enfin, cette actualité de septembre ne saurait se terminer sans remercier l’équipe précieuse et volontaire de la compagnie à savoir Nadège Coste – metteure en scène, Nadia Godino – chargée au développement de la compagnie, Isabelle Sornette – administratrice, Emmanuel Nourdin qui au delà de son geste artistique en tant que créateur lumière a en charge la Régie Générale, Axelle Colombo – trésorière de l’association, Karine Bon – secrétaire, l’ensemble des artistes et techniciens qui collaborent avec eux et désormais Gildas Laure – chargé de production et de diffusion au sein du bureau d’accompagnement artistique et de production Saperli-Popette -qui vient de nous rejoindre.

Brahim Aïoun

Président de la Compagnie des 4 coins.

Octobre 2025